Drame à Yaoundé : Un commissaire tire une balle à bout portant sur un handicapé
Dans un communiqué rendu public, l’ONG Nouveaux Droits de
l’Homme (Ndh), internationale à statut consultatif spécial auprès des Nations
Unies, dénonce une tentative de meurtre qui a récemment eu lieu à Yaoundé.
La victime, M. Makolla Essoh Elie Emmanuel. Son bourreau, un membre des forces
de l’ordre.
« Le dimanche 18 Avril 2021, vers 14h30mn, M. Makolla
Essoh Elie Emmanuel de retour chez lui avec des amis, a reçu une balle qui l’a
atteint au niveau de la gorge. Le policier en civil qui lui a tiré dessus est
un officier de police qui selon nos enquêtes, se nomme M. Ekanga Marcellin
Achille, commissaire de sécurité publique d’Okola. Il serait selon nos
informations, membre de la garde rapprochée de l’ancien directeur du budget au
ministère des Finances, M. Antoine Samba Félfx. », écrit l’Ong qui précise que
la victime est une personne en situation de handicap, âgé d’une trentaine
d’années.
Alors qu’il rentrait chez lui en compagnie de ses amis après
des réjouissances dans un bar du quartier, « une voiture tout terrain 4X4 de
style pick-up s’est garée. Le monsieur a bord du véhicule (côté passager) va
sortir une armeët lui tirer dessus sans aucune sommation. M. Makolla est gravement
atteint au niveau du cou, il git dans son sang, alors que les personnes
présentes sur la scène organisent une évacuation rudimentaire. ».
La victime déjà à l’article de la mort est très vite
conduite à l’hôpital général de Yaoundé. La foule en furie interroge le tireur
pour connaître le mobile de son acte. Ce dernier répond qu’en réalité, la balle
était destinée à l’un des amis de la victime. « Le bourreau aurait déclaré que
celui-ci (l’ami de la victime) lui devait la somme de (80.000 F) impayée, il va
s’en suivre des échauffourées d’une grande ampleur ; la foule étant décidée
d’en finir avec lui et tous ceux qui tentaient de le protéger ou de le
défendre. Un leader communautaire bien connu du coin va tenter de calmer la
foule en colère. Dans l’impossibilité de le faire, il va, avec l’aide du chef
de quartier, extraire le policier pour le mettre en sécurité chez le chef de
bloc. », raconte Ndh.
Le policier indélicat a été exfiltré puis conduit à la
Direction Régionale de la Police Judiciaire où il médite sur son sort. L’Ong
condamne avec la dernière énergie cet acte abject d’un fonctionnaire de police,
sachant .que la police doit protéger les civils et non les traumatiser.
« Il ressort que cet
acte d’une inqualifiable gravité est contraire au code de déontologie de la
police camerounaise qui stipule dans son article 35 que : « le fonctionnaire de
la sûreté nationale ne doit faire usage d’armes à feu qu’en cas d’extrême
nécessité, de légitime défense ou pour soustraire autrui à une menace imminente
de mort ou des blessures graves ou pour prévenir une infraction majeure mettant
en péril des vies humaines dans l’e respect des conditions prévues par la
loi.», rappelle Ndh.