Arrestation des femmes du MRC : ‘’ Le Cameroun est plus que jamais un État policier qui commence à rappeler le Haïti des tontons macoutes ‘’ Maurice Kamto
Le Président du MRC Maurice
Kamto a réagi suite à l’arrestation de la présidente des femmes de son parti,
Me Mispa Awasum.
L’avocate a en effet été interpelée par les forces de l’ordre pour avoir initié
une manifestation pacifiquedevant le domicile de leur leader, assigné à
résidence depuis deux mois.
Dans la matinée du samedi 21 novembre, Me Mispa Awusum a
regroupé les femmes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun devant le
domicile de Maurice Kamto.
Cette initiative qui avait pour but de demander la libération de ce dernier,
assiégé depuis le 21 septembre 2020, leur vaudront d’être mises aux arrêts et
placées en garde-à-vue par les forces de l'ordre présentes sur les lieux.
Jusqu’au moment où nous mettons cette brève en ligne, l’avocate
et ses compatriotes sont toujours dans les locaux de la police.
Suite à ces faits qualifiés d’abus selon Maurice Kamto, le
candidat malheureux aux élections de 2018 a signé un communiqué, pour dénoncer
la dictature de Yaoundé.
Nous vous proposons in extenso sa sortie :
‘’ Depuis hier Me Mispa AWASUM, Présidente nationale des
Femmes MRC, s'est vue notifiée une garde à vue de 15 jours à la Direction
Régionale de la Police Judiciaire (DRPJ), suite à la tentative d'un groupe de
femmes du parti qu’elle conduisait de rendre visite au Président national du
MRC assigné à résidence de fait depuis deux mois, pour demander sa libération.
Ce placement en garde à vue intervient après la mise en
détention provisoire à la Prison de New Bell à Douala de Me Richard TAMFU
(secrétaire national chargé de la réforme et de la modernisation de l’Etat),
les menaces d'arrestation qui pèsent sur Me Cheik Ali ASSAD (secrétaire
national chargé des questions électorales, administratives et traditionnelles
et de la société civile). En dehors d'être tous des Avocats, l'autre
dénominateur commun de toutes ces personnes est qu'elles occupent des postes de
responsabilité élevés au sein du MRC.
Il est donc clair, comme nous n'avons cessé de dire, et s'il
subsistait encore le moindre doute, que le régime dictatorial en place a décidé
de décapiter le MRC et d'anéantir sa capacité à déployer ses activités
politiques pour le réduire au silence.
22 femmes parmi celles qui demandaient hier la libération du
Président national du MRC et de leurs nombreux camarades en détention depuis
les marches pacifiques du 22 septembre dernier ont été arrêtées et détenues
dans les cellules de certains commissariats de police à Yaoundé.
Comment expliquer qu’un régime qui revendique brillamment
d'être l'artisan d'une « démocratie avancée » dans notre pays se
donne pour activité la traque de ses opposants politiques ?
Au lieu d'assurer la sécurité du territoire et des citoyens,
la police et la gendarmerie nationales sont devenues une police politique et
les services des renseignements consacrent l'essentiel de leur temps au
noyautage de l'opposition et à la surveillance de ses militants. Le Cameroun
est plus que jamais un État policier qui rappelle les jours sombres de la
période coloniale et deux premières décennies de l'indépendance ; un État
policier qui commence vraiment à rappeler le Haïti des « tontons
macoutes ».
Mais face à cette répression et cette persécution dont il
est victime, le MRC ne cédera pas.
Plus qu'un parti politique, le MRC est un état d'esprit, une
vision humaniste, généreuse et patriotique de notre pays et de son peuple qui
parle aux Camerounais au plus profond d'eux-mêmes. Aucun embastillement de ses
leaders, fût-il de tous ses leaders ne suffira à le tuer. D'autres prendront la
relève.
La soif de liberté et de justice est en chaque être humain
normal, et c’est cette soif qui met les militants du MRC debout.
Le MRC exige
- La libération immédiate de ses nombreux militants et
sympathisants injustement arrêtés et détenus depuis la veille du 22 septembre ;
- L'arrêt des persécutions, de la traque, du harcèlement et
de l'intimidation de ses militants.
Rien ne nous empêchera de continuer à demander, d'une part,
de faire la paix dans le NOSO en organisant un cessez-le-feu immédiat pour
créer les conditions d'un dialogue politique inclusif, franc et sincère,
d'autre part, une réforme consensuelle du système électoral afin s'instaurer
dans notre pays une démocratie apaisée qui nous épargne des crises
postélectorales à répétition.
Fait à Yaoundé, le 22 novembre 2020
Le Président national du MRC