Assignation à domicile de Kamto : Le gouvernement camerounais répond sèchement à l'ONU !

L’affaire de l’assignation à domicile du leader du MRC, taxée de séquestration par les sympathisants de ce dernier, a suscité des débats controversés, aussi bien au Cameroun, qu’à l’internationale.
Dans plusieurs communiqués et déclarations publiques, les personnalités et organisations occidentales se sont dressées contre ce musèlement de l’opposition au pays de Paul Biya.
Vertement critiqué dans les médias, le régime d’Etoudi a enfin rompu le silence, et levé le voile sur les motifs de ces mesures.

A travers un communiqué rendu public ce 14 octobre 2020, le ministre de la Communication du Cameroun, Porte-parole du Gouvernement, René Emmanuel SADI, a réagi aux déclarations des Experts-Rapporteurs spéciaux et par les Groupes de travail sur la « Détention arbitraire et les Disparitions forcées ou volontaires, du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme, au sujet des procédures judiciaires régulièrement initiées à l’encontre de certains responsables et partisans du MRC ».

Dans sa communication, le gouvernement estime que cette prise de position est « partiale, subjective et biaisée ».

« (...) En dépit des mises en garde des autorités administratives et des forces vives de la Nation, et au mépris des condamnations de la communauté nationale tout entière, notamment au sujet du caractère illégal desdites marches, du reste non autorisé en raison de leur nature insurrectionnelle, parce que visant le renversement des institutions de la République, dont la plus Haute Autorité de l’État, le MRC et ses affidés ont pris sur eux de braver les lois et règlements de la République, en violant l’interdiction de manifestations publiques qui leur a été formellement signifiée par les autorités administratives compétentes. Face à de telles menaces à l’ordre public, il incombait naturellement aux pouvoirs publics la responsabilité de prendre les mesures qui s’imposaient...C’est ce qui a été fait » situe René Emmanuel Sadi.

S’agissant du nombre de personnes interpellées, et contrairement aux chiffres avancés par le MRC et ses sympathisants, et relayés par les Experts sus-évoqués, le Gouvernement reprécise : « Au total, 294 personnes ont été interpellées et 176 ont été libérées à ce jour ».

Pour le Porte-parole du Gouvernement camerounais, les Experts du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme dont « on peut comprendre, l’élan de solidarité envers un confrère en déshérence, doivent bien se raviser, car il apparaît clairement qu’ils ont été induits en erreur sur la véracité des faits », lit-on.

En tout état de cause, « ni le Gouvernement de la République, ni le peuple camerounais dans sa grande majorité, n’entendent s’accommoder indéfiniment des agissements intempestifs d’un leader politique malavisé et de son parti en perdition, qui se sont volontairement mis en marge du champ et du jeu politiques, du fait de faux calculs et de décisions insensées et hasardeuses (...) », écrit René Sadi.