Chassé du mouvement ‘’ Je suis Kamto ‘’, Patrice Nganang assène ses vérités à ses désormais anciens compagnons !

Dans un communiqué rendu public hier, le coordonnateur du mouvement ‘’ Je suis Kamto ‘’,Herman Koundji,

annonçait à toute l’opinion que l’écrivain et activiste Patrice Nganang ne faisait plus partie de leurs rangs.
Pour cause, il a fustigé les sorties virulentes du Professeur Nganang, qui discréditaient leur leader, l’opposant Maurice Kamto.
A la suite de cette annonce, le principal concerné a usé de son droit de réponse, et a réagi à sa mise en rade.


Comme on pouvait s’y attendre, la riposte de l’écrivain camerounais exilé aux Etats-Unis ne s’est pas fait attendre.
Dans un post fait sur sa page officielle, il a tenu à rafraichir la mémoire à ces personnes qui aujourd’hui jettent l’opprobre sur sa personne.

Nous vous proposons en intégralité la missive du ‘’ Concierge de la République ‘’ :

'' Je reposte l'argumentaire que j'ai verbalisé plus bas. Je voulais l'écrire un jour, mais un frère que j'ai bloqué et débloqué, m'a obligé à le faire aujourd'hui. Eh bien, le voici: je me rappelle en mai 2019, quand je suis venu parler à Paris, à la réunion stratégique d'avant la marche, il y'a eu quasiment une bagarre - Calibri n'était pas content, la raison était que son travail n'avait pas été reconnu. Il était prêt à tout casser. Le lendemain, c'était au tour de Martin Tajo que je découvrais aussi, de commencer une bagarre sur le podium quand on avait introduit l'Allemagne, et l'avait oublié, et présenté plutôt je m'en souviens, El Che Nou. Ce sont des questions morales qui se posent ici, et parce que mes compatriotes ne les verbalisent pas, ils bagarrent plutôt. Comme un bègue qui bagarre, parce qu'il ne peut pas formuler son problème. Un jour je ferai une campagne présidentielle, mais je fais des campagnes de libération, donc la question dans celles-ci est simple: où est la justice dans la situation X, Y, Z? Prenons ici, je t'ai bloqué, car j'ai trouvé ta remarque insultante, j'ai réfléchi, et me suis dit, non j'ai agi rapidement, trop rapidement, car en fait ce n'était pas une insulte, mais un avis qui établissait une correspondance d'opinion, et là, je me suis rendu compte que j'avais agi injustement, et je t'ai débloqué. Etends ça sur mes autres actions, et c'est simple.

Nous avons un pays où les gens ont l'habitude de demander des faveurs - 'euh, pardon, grand.’ De même devant des injustices. On t'arrête, ta famille va courir chez le ministre de ton village se jeter à genoux. Quand j'étais en prison, des gens, y compris mon avocat, me demandaient de demander pardon. Bref, on a l'habitude de supplier - bette lagde comme on dit en medumba. La conséquence est que devant l'injustice, on demande d'oublier, alors que le plus urgent pour construire la paix, est de la fonder dans la justice. Car sans justice il n'y aura jamais de paix - il y'a bagarres, comme décrit plus haut. Cela veut dire que les gens n'ont pas l'habitude d'exiger le respect de leur droit, ce qui est la deuxième étape. Demander le respect de ses droits veut en effet qu'on cesse de croire que ceux-ci sont des faveurs que ceux qui ont un petit pouvoir donnent aux gens - de l'eau, des médicaments, son salaire, son dû, la liberté, la reconnaissance de son effort, de son travail donc. Et nos compatriotes n'ont pas non plus l'habitude de demander justice pour eux-mêmes, encore moins de se battre pour la justice en général, c'est-à-dire pour que justice soit rendue à une personne inconnue, ou alors à des personnes inconnues. Tu vois donc que nous sommes dans un trou bien profond-la, or moi je viens du principe simple, de la justice en général, pour des gens que je ne connais pas, dont je ne partage pas le point de vue, car je ne vis pas au pays, c'est là la différence, car la justice est rectiligne, elle est fondée sur la victime, sur la minorité. 

Exemple concret, JSK: nous avons passé ici un an à boulotter comme des fous, moi j'ai un boulot, une famille, etc., j'ai tout abandonné, ai même convaincu plusieurs à abandonner leur boulot, et ils l'ont fait à ma demande - parce que mes compatriotes étaient en prison. Ces gens sortent de la prison-la, et c'est Emmanuel Macron qu'ils remercient, parce que Macron a dit avoir appelé Biya, well, well, well, ils se perdent dans des généralités, dans des banalités sur ‘la diaspora’, dans des manques de respect par rapport à toute une équipe qui s'est battue pour eux, et pas seulement moi. Les autres leaders de la diaspora n'ont rien dit, c'est-à-dire que les autres peuvent avaler, et je ne sais pas pourquoi - les Brice Nitcheu, les Calibri Calibro, les général Wanto, qui par exemple a financé la marche de mai 2019 avec ses propres sous. Mais pas moi, jamais moi. La raison est simples, j'ai mené des campagnes de libération ici depuis 2005, et je sais le comportement des Camerounais, et nous l'avons vu se déployer avec Enoh Meyomesse qui, extraordinairement voulait qu'on me condamne en prison, alors que je ne lui ai voulu et fait que du bien. Donc, devant cet aveuglement devant l'injustice, j'ai décidé de parler, et d'agir, et j'agis. Ça prend cinq ans, je vais le faire. Kamto va payer pour lui, pour son équipe, et pour les autres. Le MRC va payer, car c'est le MRC qui m'a demandé de mener la campagne pour ses prisonniers. Michèle Ndoki s'est déjà singularisée en montrant sa gratitude, mais je suis là et j'ai ma plume. C'est mon arme éternelle, car c’est comme j'ai dit au début, une bataille morale ici, et rien de plus, rien de moins.

 

La justice est le compas moral. 

Concierge de la république