Confinement des cas suspects : Les individus mis en quarantaine vivent le martyre dans les hôtels de Douala !

Le gouvernement du Cameroun a réquisitionné plus de 300 chambres d’hôtel dans la région du Centre, et les a mises à la disposition des personnes suspectées d’avoir contracté le virus Covid-19.
Parmi eux, les voyageurs provenant de l’Europe, et toutes les autres personnes avec qui les cas confirmés ont eu à être en contact.
Toutefois, ces derniers vivent le calvaire dans ces hôtels, où ils sont livrés à eux-mêmes, et manquent presque de tout.
Témoignages.

Ces individus suspectés d’être porteurs du Coronavirus se sont pliés aux injonctions des autorités sanitaires et se sont rendus aux hôtels mis à leur disposition, pour un délai de 14 jours.

Toutefois, ils vivent dans les conditions précaires depuis leur mise en quarantaine, vu que ces dispositions ne sont pas jointes par des mesures d’accompagnement de l’Etat.

‘’ Mon épouse est très mal depuis plusieurs jours. Arrivée d’un vol Air France le 17 mars dernier, elle a été obligée de loger dans un hôtel trois fois en deçà de ce qu’elle aurait fait comme choix. Si vous choisissez de prendre un vol Air France qui est entre trois et quatre étoiles, et qu’on vous oblige de loger dans ce qui ressemble à une auberge c’est quand même compliqué. Quand on sait que certains passagers ont utilisé les moyens de la force pour s’évader quand il n’y avait pas une garde importante, on se demande si les responsables de ce confinement sont sérieux '' se plaint François X, l’époux d’une confinée à l’hôtel Lumière de Douala.

En effet, depuis une semaine, sa famille vit un calvaire imposé par ce confinement. Si au départ, rien n’était prévu, depuis quelques jours, le petit déjeuner et un repas sont servis.

Mais, pour le reste, confinés doivent se montrer débrouillards.

‘’ Tout ce qui est offert est à la taille de l’hôtel, et ressemble à une nutrition de prisonnier. Nous devons tout préparer de la maison, pour des visites compliquées. C’est moi-même qui porte chaque jour le repas à mon épouse des serviettes, et des boissons. Car les serviettes livrées par l’hôtel ne sont pas utilisables. Je dépose le repas sous le contrôle des hommes cagoulés, et je me rassure seulement au téléphone qu’elle a bien reçu. Une petite prison ‘’ explique François X qui attend impatiemment la fin des 14 jours de confinement.

Par ailleurs, une cinquantaine de Camerounais ont été bloqués hors de nos frontières, dans les aéroports d’Addis-Abeba et de Nairobi. 
 Selon un fonctionnaire de l’ONU joint au téléphone à Douala, ''  le Cameroun est le seul pays au monde qui a laissé ses ressortissants dans ces conditions. Tous les pays organisent plutôt le retour de ses enfants, souvent par vols spéciaux ''. 

Notons que d’autres personnes sont actuellement activement recherchées par les autorités pour être isolées et dépistées, à Bafoussam et à Douala, car ayant été en contact avec des cas confirmés.